Cette année Chiffonnette veut participer aux championnats

de Roland-Garros, à Paris.
Une occasion de s’intéresser à trois personnalités,

héros, héroïne, et diva qui ont fait l’histoire de ce célèbre endroit.

Pensez-vous que les courts de Tennis de Paris

portent le nom d’un champion de Tennis?
Savez-vous que Suzanne Lenglen, la divine,

ne fut pas seule Championne en son temps,

mais qu’elle eut pour adversaire Simonne Mathieu

toute aussi impressionnante et combative ?

A gauche Simonne MATHIEU et à ses côtés Suzanne LENGLEN.

dessin d'après une photographie des joueuses réunies.

En quelques lignes essayons de faire revivre les origines du tennis à Paris.

En fait cela commence par le très célèbre jeu de paume, qui se jouait, dans la salle du même nom aux Tuileries. Jeu considéré comme l’ancêtre du tennis.
Cependant le tennis est né sur le gazon anglais; Son inventeur est un magistrat du nom de Walter Clopton Wingfield qui établira les règles en 1874. Dès 1878, le premier cours de tennis est fondé en France, à Dinard en Bretagne.

Les internationaux de France, tournoi sur terre battue ont vu le jour en 1925. Le stade porte le nom d’un héros de la première Guerre Mondiale, Roland GARROS, qui passionné d’aviation, excellent pilote (il traversa la Méditerranée en 1913 sur son monoplan Morane-Saulnier) s’engagera pour défendre son pays.
Il inventera le premier avion chasseur moderne, en créant la première mitrailleuse tirant au travers de l’hélice. Malgré ses blessures il retournera au front et sera abattu en 1918 au combat.

Pour jouer, il faut :

Une aire de jeu, le court, divisé en deux par un filet,

délimité par des lignes de jeu blanches,

des balles et une raquette,

et des vêtements de sport appropriés,

dont le plus important sont les chaussures.

dessin représentant

l'évolution des chaussures de tennis

de 1886 à nos jours.

Les premières chaussures de sport en toile aux semelles de caoutchouc ont été fabriquées aux Étas-Unis  par la société Candde Factoring a New Haven en 1868.
Elles furent créées pour l’athlétisme en premier lieu, puis pour le basket.

Mais on jouait au tennis en espadrilles de toile à grosses semelles ou en sandales de toile, ou bien encore en derby de cuir blanc très souple.

De jolis escarpins au semelles anti-dérapantes en caoutchouc sont inventées pour les femmes sportives en 1886,aux USA.( elles sont représentées sur mon dessin en premier lieu)

Et c’est en 1911 qu’est proposée la première chaussures de toile pour le tennis sous l’impulsion de la femme de Walter Martigny, c’est la première SUPERGA modèle 2750. Ces chaussures sont à s’y méprendre celles que l’on porte tout naturellement de nos jours, avec leurs semelles caoutchoutées et rainurées..

En 1920, l’Entreprise Française de Bonneterie, d’Emile Camuset, confectionne une ligne de vêtements et équipements sportifs, elle deviendra la marque , Le Coq Sportif.
En 1936, la marque française  Spring Court, est fondée par Georges Grimmeisen.
Les chaussures de tennis vont toutes avoir un petit air de ressemblance jusque dans les années 50/60. Puis la technologie et la médecine, alliées au service du sport va faire éclore une infinité de modèles différents et de marques de par le monde, pour arriver à des modèles très éloignés de l’espadrille à lacet blanche.

La raquette fut inventée au début du XVI ème siècle pour le Jeu de Paume. Jusqu’en 1963 et l’invention de la raquette en acier par René Lacoste, la raquette de tennis est en cadre de bois avec un cordage de boyau naturel. Le dernier joueur vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem à Roland Garros équipé d’une telle raquette est Yannick Noah.

Les balles quant à elles sont des sphères de caoutchouc, remplies d’air, recouvertes de feutre, blanc ou jaune, avec le dessin particulier d’une ligne sinueuse blanche sur le pourtour.

Le court est soit de terre battue, dont la couche superficielle est faite de brique pilée, soit en gazon, pour les compétitions. (il existe de nos jours des courts en revêtements synthétiques.)

cette photo est un petit aperçu

des innombrables bidouillages

réalisés pour complaire aux Chiffonnette...mais ... continuons notre histoire...

Pour passionner les foules il faut des stars internationales !

Melle Lenglen est à droite sur la carte postale,

et bien que nous soyons dans les années 25-30

elle porte des espadrilles pour jouer

alors que son adversaire porte des derby de cuir.

Notre première femme star du tennis féminin fut Suzanne LENGLEN, née en 1898 à Paris. La maladie abrègera sa carrière, elle décèdera en 1939. Le deuxième court principal du stade Roland Garros porte son nom.
Elle remporta quelques 181 victoires gagna 98% de ses matchs et remporta le médaille d’or olympique aux jeux d’Anvers en 1920.
Très sportive elle joue des matchs d’entrainement contre des partenaires masculins pour affiner sa technique, et révolutionne par ses recherches la façon, de jouer des anglaises, en vogue à cette époque, en fond de court. D’un caractère combatif et affirmé elle imposera ses techniques de jeu puissant et inventera une nouvelle mode vestimentaire, libérant le corps des entraves auxquelles étaient habituées les femmes depuis le début de la  pratique sportive. Surnommée la Divine, elle sera habillée par Jean Patou de jupes courtes plissées ,de hauts sans manches, les cheveux courts maintenus dans des bandeaux,et chaussées de tennis lacées, après les espadrilles à semelle de corde. Une photo prise dans son adolescence la représente jouant en jupe cloche longue , chemisier fermé à manches longues, chaussée de cuir, sa longue chevelure flottant dans son dos.

De dix années plus jeune qu’elle, Simonne MATHIEU, sera aussi une star internationale, que l’arrivée de la deuxième guerre mondiale privera d’une longue carrière de championne.
Née en 1908, elle devient championne de France junior à 15 ans, en 1923, elle est la joueuse la plus titrée après son aînée Suzanne Lenglen avec 13  titres en grand Chelem. Elle devient troisième mondiale en 1932,  parcours le monde en tant que joueuse de tennis. Cepandant elle décide de rentrer en Europe en Septembre 1939 et rejoint le général de Gaulle à Londres en 40 après s’être engagée à "L’Auxiliary Territorial Service" , branche féminine de la British Army. Elle devient commandante du Corps des Volontaires Françaises dans les forces françaises libres, (corps qu'elle créera, en Novembre 1940); Elle défilera auprès du Gal de Gaulle à la libération. Elle est décorée de la médaille de la résistance française et officier de la légion d'Honneur. Elle sera capitaine de l’Equipe de France Féminine de tennis de 1949 à 1960. Puis elle sera présidente de la commission féminine à la Fédération Française de tennis. Le troisième court principal de Roland Garros porte son nom. 

Le filet de jeu des Chiffonnette est prêt,

et bientôt elles vont, toutes modeuses qu'elles sont ,

jouer des matchs endiablés,

pour une page d'histoire de mode.

Elles vous donnent donc rendez-vous

dans quelques jours pour la suite de

ROLAND-GARROS...